Les recherches sur le style de direction datent quant à elles des années 1960. A l’époque, elles témoignaient d’une double dimension du travail du chef d’établissement ou du directeur d’école, un travail composé de tâches visant à atteindre les objectifs de l’organisation scolaire et un travail moral fondé sur la reconnaissance et le respect mutuel. En partant de cette distinction, Leithwood (1990) a analysé la variété des styles de chef d’établissement ou du directeur d’école :
le style A caractérise un intérêt pour les relations personnelles, la coopération avec les enseignants ainsi qu’avec des institutions ou associations régionales.
Le style B décrit des chefs d’établissement ou directeurs d’école attachés à la réussite des élèves dans les apprentissages.
Le style C manifeste un attachement particulier aux programmes d’instruction les plus efficaces ainsi qu’à l’amélioration des compétences des enseignants.
Le style D concerne plutôt des chefs d’établissements ou directeurs d’école investis dans les aspects administratifs (budget, emploi du temps) avec peu d’intérêt pour les questions éducatives et pédagogiques.
La littérature de recherche montre que la combinaison de ces styles (instrumentaux et relationnels) a plus de chances d’améliorer les résultats et de satisfaire les enseignants. Un autre aspect du style de direction est marqué par l’opposition entre un chef d’établissement ou directeur d’école démocrate (autorisant la participation au processus de décision) et un chef d’établissement ou directeur d’école autocrate (décidant par lui-même des actions sans concertation).
De l’autocrate au démocrate : différents styles de direction
Le style autocratique : c’est un chef d’établissement ou directeur d’école qui cherche à contrôler tous les pouvoirs sur ses subordonnés. Il ne donne pas de temps à la consultation et à la délibération ou même à la présentation d’idées nouvelles. Il considère que le dialogue est du temps perdu et ne croit que dans le pouvoir de la règle. Ce style de direction est renforcé par la forme légale et règlementaire de l’organisation scolaire qui considère le chef d’établissement comme représentant de l’Etat.
Le style charismatique : le chef d’établissement ou le directeur d’école cherche à diriger en encourageant les membres de l’organisation scolaire et en suscitant l’enthousiasme. Il construit le pouvoir autour de lui en se créant une équipe de fidèles à ses croyances et ses convictions. Le risque est de s’isoler du reste de la communauté éducative qui ne partage pas ses idées.
Le style bureaucratique : il repose sur des instructions écrites que les subordonnés doivent appliquer selon une ligne hiérarchique. Il limite du même coup les initiatives prises dans l’unité éducative, et donc la créativité et l’innovation.
Le style Laissez-Faire : il laisse les membres de l’équipe choisir par eux-mêmes leurs objectifs et leurs actions. Il n’encourage pas le travail d’équipe mais plutôt des attitudes individualistes et non coopératives. Ce style de direction est adapté quand chacun connaît son rôle et ce qui est attendu de lui. Par contre, il est inefficient quand il s’agit de construire un projet et susciter une dynamique collective.
Le style participatif : le chef d’établissement ou le directeur d’école sert d’exemple et montre à ses collaborateurs comment réaliser certaines tâches ou actions. Il s’assure que tous les membres de l’équipe sont coordonnés autour des mêmes objectifs et d’une même stratégie.
Le style prestataire : le chef d’établissement ou le directeur d’école observe les actions en train de se conduire et n’intervient que lorsque les membres de l’équipe n’ont pas l’information ou les connaissances nécessaires pour poursuivre leurs actions. Il met alors à leur disposition les ressources et les outils utiles mais laisse l’équipe trouver par elle-même les solutions.
Le style managérial : il s’assure que le travail a été réalisé et qu’il est efficace. Attaché à la performance, il oriente l’équipe vers la poursuite des objectifs et l’obtention de résultats. Il définit un plan d’action et un cadre d’évaluation pour s’assurer de la mise en œuvre efficience des actions.