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  • Photo du rédacteurRomuald Normand

La politique de l’expertise collaborative selon John Hattie (Fin)


Tâche 8: LIER l’autonomie pédagogique à une année de progrès en étudiant les enseignants qui arrivent à une année de progrès des élève et en accompagnant les enseignants qui n’y arrivent pas

C'est un mythe que tous les enseignants sont égaux dans leur effet sur l'apprentissage des élèves : chaque élève le sait, chaque parent le sait, et chaque enseignant le sait. Mais tant de notre évolution politique, notre rhétorique et nos discussions scolaires sont fondées sur ce mythe. La clé est de remettre en cause le mythe sans provoquer une réaction négative, en soutenant une profession qui peut croître dans l'expertise et de saisir à un niveau élevé de l'enseignement comme expertise.

Lorsque les enseignants permettent à tous les élèves de gagner au moins une année de développement par un an, ils devraient bénéficier d'une certaine autonomie, ce qu'ils ont mérité. Bien qu'il ne devrait jamais y avoir de liberté d’enseignant « comme on l’entend » (pas plus qu’il n’y a de liberté de faire de la chirurgie comme on l’entend), ces enseignants à fort impact devraient être étudiés pour comprendre pourquoi ils sont si efficaces. Ma recherche sur l'apprentissage visible a montré que ces enseignants ont des mentalités particulières qui valent d’être comprises et diffusées.

Là où y a moins d’une année de développement, nous devons questionner l'autonomie des enseignants. C’est là où la sagesse collective des meilleurs enseignants dans l'école et la communauté éducative doit être utilisée, où l'apprentissage professionnel fondé sur la compréhension de l'efficacité doit être délivré, où l'adhésion aux preuves disponibles sur les effets doit être suscité, où des cartes de progression des contenus enseignés fondées sur des données probantes sont nécessaires et où l'évaluation de la qualité et de l'efficacité des enseignants doit être encouragée et utilisée. Oui, l'essence du sens du professionnalisme de nombreux enseignants est l’autonomie pour enseigner comme ils l’entendent. Mais ils n'ont pas le droit à une telle autonomie s'ils n’enseignent pas systématiquement de façon à ce que la majorité de leurs élèves gagnent au moins une année de progrès pour une année de participation.

L'intention n'est pas de créer un système binaire où certains enseignants pourraient faire ce qu'ils veulent et d'autres auraient peu ou pas d'autonomie. Il s'agit plutôt de créer un système où les chefs d’établissement connaissent leurs enseignants à fort impact afin qu'ils puissent créer une alliance de ceux qui réussissent à travailler ensemble pour réduire la variabilité intra-scolaire. En outre, cela n’implique pas que nous devrions identifier les enseignants qui produisent moins d'un an de développement pour leurs élèves et les licencier, ou identifier les 10 pour cent du bas de l’échelle et les licencier (si une telle politique était couronnée de succès, il y aurait toujours une réserve de 10 pour cent). Nous devons plutôt reconnaître l'efficacité des enseignants et construire une profession qui permette à tous de participer à la réussite.

Extraits de Hattie, J. (2015). What works best in education: The politics of collaborative expertise. Pearson.

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