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  • Photo du rédacteurRomuald Normand

Innover dans les contenus scolaires : une expérimentation réussie selon l’inspection anglaise.


L’OSFTED, l’inspection anglaise, a conduit d’avril 2006 à décembre 2007, une visite de 16 établissements secondaires, 12 écoles primaires et deux écoles spécialisées qui étaient impliqués dans le développement de leur propre programme scolaire à l’échelon local. Même s’ils respectaient les orientations nationales, ils avaient la possibilité de mettre en place les contenus scolaires qu’ils jugeaient le mieux adaptés à leurs élèves. L’étude a identifié quatre grandes catégories de changement des contenus scolaires :

  • L’organisation des contenus autour de thèmes relevant de différentes disciplines scolaires

  • La réorganisation du temps journalier ou annuel de l’établissement pour disposer de périodes de temps plus longues pour les activités

  • L’introduction de nouveaux parcours au collège et au lycée de façon à satisfaire les besoins des élèves et leurs intérêts

  • Le développement des compétences des élèves

Ces approches étaient nouvelles pour les établissements même si elles avaient été essayées ailleurs et les établissements ont cherché à mieux connaître les travaux de recherche sur le sujet et les expériences passées. Les chefs d’établissement ont aussi beaucoup travaillé pour vaincre les résistances au changement, les préoccupations concernant les coûts et la pérennité d’une telle mesure, et des appréhensions qui auraient pu donner de mauvais résultats aux évaluations nationales.

Les résultats de l’expérimentation :

  • Dans la plupart des 30 établissements visités, les innovations ont conduit à de vraies améliorations de la réussite des élèves et de leur développement personnel. Dans deux établissements toutefois, même si les nouveaux contenus scolaires ont amélioré l’intérêt et l’engagement des élèves, ils n’ont pas parmi de relever le défi de la réussite

  • Les principales barrières à l’innovation ont été l’anxiété de l’équipe pédagogique, les préoccupations sur l’attitude des inspecteurs envers l’innovation, l’incertitude sur les finances et les ressources à long terme, des préoccupations sur la résistance de l’équipe pédagogique à mettre en œuvre le changement, des résistances parmi les autorités locales, les parents et la communauté éducative

  • Les innovations réussies étaient principalement liées à une forte direction scolaire et à un nouveau partage des responsabilités. Chacun comprenait la logique à l’œuvre derrière l’innovation et les rôles et responsabilités attribuées

  • Les autres facteurs favorables à l’innovation ont été : une planification détaillée liée à une démarche d’auto-évaluation, des systèmes, des périodes de temps et des critères définis clairement et la possibilité d’évaluer l’impact à partir de données et d’informations détaillées de la part d’un nombre étendu de partenaires, des programmes de développement professionnel bien conçus pour l’équipe pédagogique afin de mettre en œuvre de nouvelles approches

  • Les établissements les plus en réussite ont largement ancré leur approche sur des travaux de recherche concernant les théories de l’apprendre et les différentes façons d’approcher les contenus scolaires

  • Les enseignants ont été enthousiastes et engagés dans ces programmes innovants en appréciant les opportunités qui leur étaient offertes et les possibilités de développement professionnel notamment à travers l’établissement d’un réseau d’établissements qui a facilité le partage des expériences et des stratégies d’enseignement. Ils ont aussi apprécié le plus de temps passé avec les élèves qu’ils connaissaient mieux et qui étaient plus concentrés et motivés.

  • L’approche thématique des contenus scolaires :

L’équipe pédagogique se centrait sur un thème majeur comme par exemple l’impact des rivières sur l’environnement et le développement économique et social, et cela permettait aux élèves explorer une variété de perspectives en développant leurs connaissances et leurs compétences dans un nombre très large de disciplines scolaires

Les écoles primaires ont aussi accordé du temps à ces nouveaux contenus pouvant aller de plusieurs semaines au trimestre entier, en accordant des périodes de temps plus longues à ces activités tout en développant des jeux de rôle et de simulation. Pour les écoles secondaires, les approches interdisciplinaires ont été privilégiées.

Tous les établissements ont continué d’enseigner les mathématiques et la langue maternelle sur d’autres plages horaires mais elles ont systématiquement planifié le travail thématique pour permettre aux élèves de consolider et mettre en œuvre leurs compétences en numératie et littératie.

Les équipes pédagogiques s’intéressaient beaucoup à la progression des connaissances des élèves et au développement des compétences, en faisant en sorte que les progrès des élèves soient régulièrement évalués tout en leur offrant des possibilités de travail à l’extérieur.

Des occasions d’apprentissage d’autres matières scolaires ont été offertes dans les arts, l’escrime, le latin ou le mandarin, et les élèves étaient encouragés à prendre des options non habituelles pour les découvrir. De cette façon, ils pouvaient construire leur propre apprentissage selon leurs intérêts et aspirations personnelles

  • L’usage flexible du temps scolaire

Quatre des établissements secondaires ont choisi de fonder leurs contenus scolaires sur des périodes de temps plus large en se donnant une flexibilité pour organiser des sessions plus longues favorables à des études étendues de la part des élèves. Dans certains cas, ils étaient organisés pour la durée du projet, dans d’autres, chaque discipline ou niveau de scolarité s’accordait sur un nombre étendu de sessions sur lequel pouvait reposer un travail interdisciplinaire ou la poursuite d’un projet de manière plus approfondie.

Si les programmes scolaires nationaux étaient respectés, chaque classe progressait de différentes façons, en fonction des différences d’apprentissage des élèves.

  • Des parcours scolaires alternatifs

Trois des établissements secondaires ont structuré leurs contenus scolaires de façon à ce que les élèves puissent bénéficier de parcours individualisés. Ils étaient guidés dans leur choix et les contenus scolaires étaient suffisamment flexibles pour changer leur parcours s’ils redéfinissaient leurs priorités. Certains pouvaient combiner de l’enseignement général et de l’enseignement professionnel, ou combiner diverses options dans la durée, avec des possibilités de passerelles entre les différents types d’enseignement proposés.

Dix des établissements secondaires se sont orientés dans le développement des compétences d leurs élèves. Certains le faisaient pour toutes les leçons, d’autres le faisaient pour des leçons spécifiques. Les élèves avaient l’occasion de développer des compétences dans la recherche et l’usage de l’information, les technologies digitales, mais aussi des compétences sociales et personnelles dans le travail en équipes, la négociation, la réflexivité, la prise de décision, l’auto-évaluation, la persévérance. Les établissements ont favorisé des dispositifs permettant aux élèves de réfléchir à leur façon d’apprendre et de progresser tout en soutenant les élèves en difficultés à travers des contenus adaptés.

Source : http://www.readyunlimited.com/wp-content/uploads/2015/09/Curriculum-Innovation-in-schools-ofsted.pdf

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