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  • Photo du rédacteurRomuald Normand

Les difficultés pour développer une communauté d’apprentissage professionnel


Les difficultés pour développer des communautés d’apprentissage professionnel ne doivent pas être sous-estimées. Au-delà des questions de mise en œuvre associées à tout processus de changement, il existe souvent des obstacles majeurs. Le premier d’entre eux est la difficulté à créer ces communautés dans les établissements de l’enseignement secondaire où la taille et la structure militent contre une collaboration élargie et où les connaissances disciplinaires ont la priorité sur le partage des connaissances professionnelles et de la pédagogie pour satisfaire les besoins des élèves. L’accaparement du chef d’établissement adjoint par des tâches administratives peut empêcher un bon accompagnement des enseignants dans les pratiques collaboratives et l’enquête sur leurs pratiques. Un autre obstacle est le fait que les enseignants ont du mal à créer des liens en dehors de la classe et à nourrir un capital social qu

i assure une bonne qualité des relations entre groupes professionnels ou réseaux internes/externes. Souvent ces relations sociales sont considérées comme évidentes alors que plus les liens sont affirmés au sein d’un groupe plus il a des chances de ne pas tisser de liens avec d’autres groupes. Sans cette possibilité de développer des liens avec les autres, des communautés professionnelles déjà fortement constituées peuvent devenir des obstacles au changement. Si l’on veut en plus que ces liens s’étendent en dehors des établissements scolaires, la situation est encore plus complexe et le besoin encore plus grand d’accompagner les individus ou les groupes à forger ces liens. De même, la culture professionnelle de l’établissement, comme les conceptions qu’on les enseignants de leurs responsabilités professionnelles, ou plus largement le climat de l’établissement scolaire peuvent être des freins au développement de bonnes relations interpersonnelles. Un dernier obstacle est la durabilité, c’est-à-dire d’assurer des connexions durables entre les groupes et les réseaux professionnels, avec une stabilité comme une flexibilité suffisantes pour permettre un apprentissage collectif. Le turn-over des équipes comme son absence peuvent empêcher l’émergence de liens nouveaux et durables comme l’apprentissage entre pairs. Le contexte externe de l’établissement scolaire, comme par exemple un climat de compétition ou de pression à la performance, ou encore l’absence de soutien par la hiérarchie peuvent aussi empêcher le développement d’une communauté d’apprentissage professionnel.

Source : Stoll, L., & Louis, K. S. (2007). Professional learning communities: Divergence, depth and dilemmas. McGraw-Hill Education (UK).

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